Le Président de la République du Cameroun s’est adressé à la jeunesse le 10 février 2022 à l’occasion de la 56e édition de la fête de la jeunesse. Dans son adresse, le Président Biya a abordé trois points essentiels, dont le numérique. Il encourage les jeunes à saisir les opportunités qu’offrent les communications digitales en se montrant davantage « plus inventifs et créatifs dans le secteur de l’économie numérique, qui offre de belles perspectives d’avenir. »
Alors,
Que doivent faire la Présidence de la République et le Premier Ministère pour encadrer ces jeunes Camerounais brillants qui apportent d’excellents modèles d’affaires pour le bien du pays ? Comment faire pour que ces bonnes idées ne deviennent pas le cauchemar de leurs promoteurs et surtout des pauvres Camerounais ?
Si ces modèles étaient encadrés, on n’en serait pas là aujourd’hui avec le scandale de Liyeplimal. L’Etat du Cameroun laisse croire qu’il n’encadre pas les bonnes initiatives.
Liyeplimal serait initialement une société de trading qui devient progressivement absorbée par une activité secondaire, un système pyramidal. Ces systèmes peuvent être frauduleux parce qu’ils permettent de gagner de l’argent sur la base du recrutement d’un nombre toujours croissant d'”investisseurs”. Les promoteurs initiaux recrutent des investisseurs, qui à leur tour recrutent d’autres investisseurs, et ainsi de suite.
Liyeplimal comme société de trading était à la base une très bonne idée qui s’appuie sur les technologies blockchain et les cryptomonnaies. Avec Limocoin d’Émile Parfait SIMB, le produit premium Liyeplimal, nous avions là des idées et peut-être des innovations que nous devrions encadrer pour le bien du pays et même du continent ; tout comme d’autres cryptomonnaies africaines.
Le gouvernement n’aurait pas encadré Liyeplimal. Par exemple, le Ministère des finances et l’ANIF ne se sont pas rendu compte que ce système pyramidal pouvait être un mécanisme de blanchiment d’argent et du financement du terrorisme. Par ailleurs, les panafricanistes ne se sont pas rendus compte que Limocoin ou d’autres cryptomonnaies peuvent remplacer et/ou concurrencer le franc CFA, promouvoir des monnaies nationales, et ainsi faciliter les politiques économiques en Afrique.
Au lieu de cela, on bavarde, on jalouse, on calomnie, on triche, on corrompt…et on laisse passer des opportunités d’émancipation collective qu’offrent ces jeunes enfants.
En septembre 2012, Samuel Eto’o a lancé une société de télécommunications mobiles Set Mobile, un MVNO comme ça existe partout dans le monde. L’ambition était de fournir des opportunités d’emploi et d’affaires aux populations et d’encourager d’autres footballeurs et riches Camerounais à l’étranger à rentrer chez eux et à investir.
L’investissement de 50 millions de dollars devait permettre de gagner jusqu’à 3 % de la part de marché mobile du pays après 2 ans. Orange et MTN ont broyé Set Mobile devant un gouvernement complice, l’ART, l’ANTIC ou Camtel n’ont rien fait pour ça. Ce même Camtel qui est fier aujourd’hui de s’afficher avec MTN pour des partenariats qu’elle pouvait faire avec Set Mobile. Pendant ce temps, le prix des services de téléphonie mobile d’Orange et MTN au Cameroun sont très élevés pour une qualité médiocre !
Pourtant, Joseph Mbock le promoteur de Creolink a dû lancer sa fibre optique entre Yaoundé et Douala en creusant, de nuits, la bordure de l’ancienne route, incapable qu’il était de payer la lourde proforma de Camtel. Mbock a été cuisiné par les services de renseignement camerounais pour cet acte certes illégal mais courageux. Il ne préparait rien de mal ; il voulait seulement proposer au Camerounais autre chose que ce qu’on a aujourd’hui. Pour ceux qui ont essayé les services de Creolink, on sait qu’ils étaient meilleurs que ceux de Camtel, Orange et MTN réunis !
Monsieur le Président Biya et membres du gouvernement camerounais, les jeunes de la diaspora ont de plus en plus peur de venir investir au pays dans cet environnement. Il faut soutenir leurs idées de projet, les encadrer et les soutenir aussi quand ça va mal.
Je vous demande de protéger et d’encadrer Émile Parfait SIMB. Dans le film américain de Steven Spielberg sorti en salles en 2002 et intitulé « Catch Me If You Can », l’agent Carl Hanratty a fait libérer de prison Frank Abagnale, Jr. et lui a confié un poste au FBI, au service de répression des fraudes, pour purger le reste de sa peine. Pourtant, Frank était pendant très longtemps recherché par la justice américaine pour avoir escroqué plusieurs millions de dollars en usurpant plusieurs identités. Dans plusieurs pays, on encadre et protège les promoteurs des innovations au profit de la Nation.